Nadine Attal et Didier Bouhassira lauréats du Prix Axel Kahn
C'est pour leurs travaux dans le cadre de la prise en charge des douleurs liées au cancer que les deux chercheurs du Laboratoire physiopathologie et pharmacologie clinique de la douleur en cotutelle UVSQ et INSERM ont été distingués.
Nadine Attal et Didier Bouhassira ont reçu le Prix Axel Kahn pour leur recherche sur la physiopathologie de la douleur, l’épidémiologie de la douleur et nouvelles stratégies thérapeutiques de prise en charge. La création du Prix Axel Kahn - « Douleurs et cancers » dont les prix de la première édition ont été remis le mercredi 14 décembre 2022 au Collège de France fait partie du programme pour stimuler l’innovation et lutter contre les inégalités de prise en charge des douleurs liées au cancer mis en place par la Ligue contre le cancer qui a décidé de faire des douleurs liées aux cancers et de leurs traitements un axe d’action majeur dans les années à venir.
En effet, la prise en charge des douleurs liées au cancer constitue une question complexe qui doit aujourd’hui être mieux appréhender. De fait, malgré la mise en place de « plans douleur » successifs, on estime qu’un patient sur deux atteint ou ayant eu un cancer souffre de douleurs chroniques et que 10 à 15 % des patients traités présentent des douleurs rebelles.
Nadine Attal est professeure de thérapeutique et de médecine de la douleur à l’UFR Simone Veil – Santé de l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Responsable du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (CETD) de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP à Boulogne-Billancourt, et directrice adjointe de l’Unité de recherche Inserm U987 “Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la Douleur” dirigée par le Docteur Didier Bouhassira. |
Didier Bouhassira est médecin neurologue, au Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (CETD) de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP à Boulogne-Billancourt Directeur de recherche de première classe à l’Inserm, Directeur de l’Unité de recherche Inserm U 987 “Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la Douleur” codirigée par la Professeure Nadine Attal. |
En détails :
Nadine Attal est médecin neurologue diplômée de la Faculté de médecine de l’Université Paris V et titulaire d’un doctorat en neurosciences de l’Université Paris VI. Elle se passionne pour la physiopathologie de la douleur pendant son internat et choisit de se consacrer à ce domaine dès la fin de sa formation à la recherche dans le laboratoire de Jean-Marie Besson. Au début des années 1990, elle trouve dans l’unité mise sur pied par Didier Bouhassira un environnement idéal où la combinaison des activités de soin et de recherche est essentielle et prend la forme d’un aller-retour permanent entre la paillasse et le chevet du patient. Ses recherches ont contribué à montrer que les différentes composantes de la douleur liée au cancer, qu’elles soient dues à la maladie ou séquellaires de ses traitements, nécessitent d’être traitées spécifiquement et requièrent, donc, un diagnostic précis. Dans ce domaine, les outils qu’elle a mis au point avec Didier Bouhassira ont rapidement eu un impact majeur sur l’évaluation des douleurs neuropathiques. Concernant la thérapie des douleurs neuropathiques, les travaux de Nadine Attal ont montré l’intérêt de stratégies de prise en charge « non-opioïdes » et abouti à l’élaboration de recommandations nationales et internationales. Les essais cliniques qu’elle a menés ont permis le développement de stratégies de traitement particulièrement innovantes comme l’injection de toxine botulinique de type A et la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, une intervention non médicamenteuse.
Didier Bouhassira est médecin neurologue diplômé de la Faculté de médecine de Paris et titulaire d’un doctorat en neurosciences, de l’Université Paris VI, dédié à l’étude des systèmes de modulation de la douleur. Directeur de recherche de première classe à l’Inserm depuis l’année 2011, il dirige l’Unité Inserm987 « Physiopathologie et pharmacologie clinique de la douleur ». En parallèle à son activité clinique, il développe dès le début des années 1990 un pôle de recherche dédié à la recherche clinique sur la douleur, un champ d’étude alors quasi inexistant en France. Ses travaux s’inscrivent dans le domaine la recherche translationnelle, une voie où le dialogue établi entre le laboratoire et la clinique permet de faire progresser les connaissances, de dépasser les limites des modèles d’étude et de contribuer à l’amélioration des pratiques. Leurs retombées, tant scientifiques qu’au bénéfice des patients, sont considérables. Les questionnaires DN4 et NPSI, qu’il a développés avec Nadine Attal sont devenus des références : traduits dans 80 langues leur usage est préconisé par de nombreuses instances internationales. Ces outils diagnostiques ont complétement modifié l’évaluation des douleurs neuropathiques dans le soin et la recherche. Ils permettent des prises en charge plus adaptées et ont fortement contribué au développement de l’épidémiologie de la douleur. Dans ce domaine, les études coordonnées par Didier BOUHASSIRA sont à l’origine de progrès spectaculaires et ont révélé l’importance de la prévalence des douleurs neuropathiques en France, en population générale ainsi que chez les malades atteints de cancers ou d’autres pathologies. Ses travaux sur la physiopathologie des syndromes douloureux et le développement de nouveaux outils thérapeutiques ont contribué à des prises en charge plus rationnelles et personnalisées.
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